• Pour clouer le bec et aux libéraux et à Fabius

    Un article extrait du monde:

    La France n'est pas menacée de désindustrialisation, selon
    plusieurs économistes<o:p />

    LE MONDE | 12.04.05 |
    15h23 • Mis à jour le 12.04.05 | 15h23
    "La presse française a publié quelque 4 000 articles traitant des délocalisations en 2004, contre 900 en 2003 et 200 en 2000. A moins de cinquante jours du référendum sur la Constitution européenne, les partisans du non fustigent la mondialisation et ses effets réputés néfastes sur l'économie et l'emploi.
    Avec l'élargissement de l'Union européenne et la levée des quotas à l'importation sur les textiles, les discours alarmistes sur la désindustrialisation et son lot de malheurs ont retrouvé de la vigueur.
    Pourtant, plusieurs études récentes sur le sujet viennent largement les contredire. Citons-en deux : celle de Guillaume Daudin et de Sandrine Levasseur, deux économistes de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui ne peut être suspectée de proximité avec une quelconque idéologie libérale, et celle que Gilles Le Blanc, directeur du centre de recherche en économie de l'Ecole des mines, a réalisée pour le Cercle de l'industrie et l'Institut d'entreprise, deux instances proches des milieux patronaux.
    Dans un cas comme dans l'autre, les conclusions sont les mêmes : l'industrie française n'est pas morte, loin s'en faut ; son poids reste important et son déclin est relatif ; surtout, elle a perdu nettement moins d'emplois qu'on peut le penser, et les délocalisations n'y sont, en tout cas, pas pour grand-chose.
    Si l'on regarde la part de la valeur ajoutée de l'industrie dans le produit intérieur brut (PIB) en volume, on constate qu'elle a régulièrement baissé entre 1970 et 1993 ­ passant, sur cette période, de 26,4 % à moins de 20 % ­ avant de remonter pour retrouver, en 2002, son niveau de 1985 (21.5%).
    En valeur, le recul est plus net : de quelque 25 % en 1970 à 16,1 % en 2002. Si l'on regarde l'évolution de l'emploi industriel par rapport à l'emploi total, la tendance est la même : sur cette même période, il a reculé de dix points, pour représenter 15,2 % de l'emploi total.
    Que faut-il déduire de ces trois indicateurs qui, chacun à leur manière, mesurent l'industrialisation de la France ? Que son déclin n'est pas celui qu'on dit. Et que le pays a surtout été le lieu, ces dernières décennies, et particulièrement dans les années 1980, d'une très forte augmentation de la productivité, bien plus élevée que dans les services. Conséquence, l'industrie a pu baisser ses prix et produire autant avec moins de travailleurs. "Le progrès technique est donc de loin la cause la plus importante de la fameuse désindustrialisation", concluent Guillaume Daudin et Sandrine Levasseur. Pas les délocalisations.
    Gilles Le Blanc abonde dans ce sens et note que l'industrie, fortement innovatrice, représente plus de 85 % des dépenses de recherche et développement des entreprises françaises. Et encore, soulignent les trois économistes, les suppressions d'emplois industriels ne sont pas aussi massives que le laissent penser les chiffres à première vue.
    En 2002, selon l'OCDE, l'industrie comptait 3,789 millions de salariés, contre 3,874 millions en 1995, 5,231 millions en 1980 et 5,365 millions en 1970. En trente-deux ans, elle a donc perdu près de 30 % de ses effectifs. Et l'essentiel de cette saignée s'est fait entre 1980 et 1995.
    Ces chiffres "surestiment la désindustrialisation", notent Guillaume Daudin et Sandrine Levasseur. Ils ne tiennent compte ni de la montée du recours à l'intérim par les entreprises industrielles, ni de l'externalisation croissante de pans entiers de leur activité, comme le nettoyage, la logistique, ou encore la comptabilité. Ceux-ci sont désormais effectués par des entreprises de services et les emplois concernés comcernés comptabilisés comme des emplois de service et non plus des emplois industriels.
    EXPLOSION DES SERVICES

    Ces activités de services aux entreprises, qui incluent l'intérim ­ et qui, dans 40 % des cas au moins, sont destinées à des entreprises industrielles ­, ont explosé dans les années 1990. Selon l'Insee, elles employaient 1,5 million de personnes en 1980 et 3,1 millions en 2002. Ce qui fait dire à Gilles Le Blanc, un brin provocateur : "Les services emploient à présent d'avantage d'ouvriers que l'industrie."
    Guillaume Daudin et Sandrine Levasseur ontsouhaité prendre en compte ces phénomènes pour calculer la décrue de l'emploiindustriel. Sur la période 1980-2002, au cours de laquelle l'industrie a apparemment détruit un peu plus de 1,4 million d'emplois, ils sont parvenus à la conclusion que ce chiffre était "surestimé d'au moins 315 000 emplois". Et sur la période 1995-2002, qui a connu de belles années de croissance, l'industrie n'a pas détruit 86 000 emplois comme le laissent penser les chiffres, mais en a créé au moins 107 000."


    Et oui alors comme ça le fameux déclin de la France tant annocé par les économistes libéraux n'est pas encore arrivé, et Chirac avait aussi surfé sur cette idée pendant la campagne présidentielle de 2002.Et les délocalisations, il n'y en aurait pas tant que ça! Alors Fabius qui avait annoncé au 20h de France2 qu'il votait contre la constitution parce qu'elle ne comportait rien contre les délocalisations peut aller se rhabiller lui aussi... <o:p>
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